Construit juste en face de l’Ecole militaire, le Mur pour la Paix vient rappeler la nécessité de célébrer la paix dans nos villes.
Situé sur le Champ de Mars, face à l’École militaire, dont les bâtiments abritent l’Ecole de guerre, le Mur pour la Paix a été imaginé par Clara Halter, artiste engagée pour la promotion de la paix et soutenue dans son action par son mari Marek Halter, écrivain juif français d’origine polonaise. Il a été réalisé par l’architecte Jean-Michel Wilmotte et érigé sur le Champ de Mars en 2000 pour le changement de millénaire.
Comme le note Philippe Dagen, historien de l’art, en présentant le Mur pour la Paix, à propos des monuments et des symboles des guerres, « ils sont si nombreux qu’on ne les voit plus. Ils sont partout dans les paysages, dans les villes et le long des routes, au bord des champs, au bord des plages parfois. […] A l’inverse les signes de la paix font défaut. Ce qu’il importerait principalement de commémorer, nul ne s’en soucie. »
Ce Mur est composé d’une charpente métallique et de grandes façades de verres, sur lesquelles est calligraphié en 49 langues le mot “Paix”. Sur le modèle du Mur des Lamentations de Jérusalem, des fentes y ont été taillées pour accueillir les messages des visiteurs. Ces messages sont ensuite recueillis puis affichés sur des écrans intégrés au monument. Selon le même concept, Clara Halter a créé une Tour de la Paix à Saint-Petersbourg en 2003 et des Portes de la Paix à Hiroshima en 2005.
Installé à l’origine pour quatre mois dans le cadre des célébrations de l’an 2000, ce monument est devenu permanent mais n’a pas été épargné par les controverses ni par les dégradations. Il a été vandalisé à de multiples reprises, cassé ou souillé par des graffitis racistes et antisémites. En 2011, la maire du 7e arrondissement, Rachida Dati, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, réclame avec force son démontage et sa réinstallation à un autre endroit. Elle a lancé une pétition « pour le respect de la perspective classée du Champ-de-Mars ».
Le site est devenu un lieu de manifestation et de rassemblement des militants des droits de l’Homme et de la paix. Ainsi, chaque année depuis 2012, entre le 6 et le 9 août, se tient au Mur pour la Paix le jeûne organisé par les collectifs antinucléaires en mémoire des victimes des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki de 1945, pour demander l’abolition des armes nucléaires dans le monde.