Avenue Wilson

Président des Etats-Unis de 1913 à 1921, Woodrow Wilson est connu pour son pacifisme et sa défense du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».

Le nom du Président Woodrow Wilson est donné en juillet 1918 à une partie de l’Avenue du Trocadéro. Il s’agit pour Paris d’honorer celui qui a engagé les États-Unis dans la Première Guerre mondiale aux côtés de la France, mais aussi celui qui prépare alors la paix. Thomas Woodrow Wilson (1856-1924) est président des Etats-Unis depuis mars 1913. Pendant tout son premier mandat, il tient son pays en dehors du conflit européen et tente même, en vain, une médiation entre les belligérants. Réélu en novembre 1916, il décide au printemps 1917 d’engager son pays dans la guerre contre l’Allemagne car il juge que la campagne sous-marine qu’elle mène menace sérieusement la Grande-Bretagne et la sécurité des bateaux américains. Il fait voter par le Congrès une déclaration de guerre à l’Allemagne le 2 avril 1917, au grand dam des mouvements pacifistes américains. Il justifie cette entrée en guerre par son désir de défendre les valeurs de la paix et de la justice et de « faire la guerre à la guerre ».

L’arrivée des troupes américaines est déterminante dans la victoire des Alliés. Le président Wilson s’occupe assez peu de la conduite des opérations militaires et met son énergie à préparer la paix. En janvier 1918, il présente ses 14 points qui prévoient entre autres la création d’une Société des Nations et le remodelage de l’Europe selon le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Dès l’armistice signé, il se rend personnellement sur le Vieux continent pour participer à la conférence de paix, devenant le premier président américain en fonction à s’y rendre. Il y demeure six mois.

Le Traité de Versailles, signé en 1919, et les autres traités de paix sont fortement influencés par ses idées. La Société des Nations voit le jour et Wilson reçoit le prix Nobel de la paix en 1919, convaincu que l’Amérique a apporté la paix au monde.

Le bilan de son action s’avère cependant plus mitigé : le Traité de Versailles est en grande partie injuste pour l’Allemagne et sera à l’avenir source de conflits. Le Congrès américain refuse de le valider et les Etats-Unis ne seront donc jamais membre de la Société des Nations qu’il avait voulue pour régler pacifiquement les conflits entre pays. C’est sur ces échecs qu’il quitte la présidence des Etats-Unis en mars 1921.

“Nous grandissons avec des rêves. Les plus grands hommes sont des rêveurs.”

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Guernica

Pendant l’Exposition internationale de 1937, les jardins du Trocadéro accueillent une vingtaine de pavillons de différents pays, dont celui de l’Espagne, où est exposé pour la première fois Guernica.

Lors de l’Exposition universelle de 1937, dont nous avons déjà parlé à propos du Pavillon de la paix, une quarantaine de pays disposent d’un pavillon. Celui de l’Espagne se situe dans le bas des jardins du Trocadéro, à gauche quand on regarde la Tour Eiffel depuis l’esplanade. En 1937, le pays est en pleine guerre civile entre Républicains et Franquistes, ces derniers étant soutenus par l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste dont les pavillons ne sont pas très loin. Pour assumer la décoration de son Pavillon, le gouvernement républicain s’adresse aux artistes espagnols vivant à Paris.

Le Pavillon ouvre ses portes après le reste de l’Exposition, le 12 juillet. Les visiteurs peuvent y admirer La Fontaine aux mercures d’Alexandre Calder, une grande peinture murale de Miró, intitulée Le Faucheur ou Paysan catalan en révolte, figure coiffée d’un béret rouge qui observe un ciel étoilé. Cette œuvre contraste fortement avec l’autre peinture monumentale exposée dans le pavillon, Guernica, de Pablo Picasso. Cette immense peinture sur toile est une réaction au bombardement, le 26 avril 1937, de la petite ville de Guernica au Pays basque par les aviations allemande et italienne. Décrit par les Nazis pendant l’Exposition comme « le rêve d’un fou […] un pêle-mêle de symboles incompréhensibles et de morceaux d’êtres humains, le tout paraissant dessiné par un enfant de quatre ans », ce tableau fait voir la violence, la douleur, la mort et l’impuissance, en noir et blanc, à la manière des photographies de guerre de l’époque. Cette œuvre emblématique, certainement la plus célèbre du peintre, est avant tout un cri de Picasso contre la guerre et ses destructions mais on peut aussi l’interpréter comme un poignant appel à la paix.

Lorsque, quelques années plus tard, Picasso reçoit pendant la guerre la visite de l’ambassadeur nazi Otto Abetz dans son atelier parisien, celui-ci tombe sur une photo de Guernica, que le peintre avait envoyé à New York dès la fin de l’Exposition internationale, et lui demande : « C’est vous qui avez fait ça? » Ce à quoi Picasso répond : « Non, c’est vous. »

Guernica, selon la volonté de Picasso, ne retourna en Espagne que lorsque la démocratie fut rétablie dans ce pays après la mort de Franco.

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Le Parvis (2)

Deux autres plaques ornent le Parvis des droits de l’Homme, l’une dédiée à la lutte contre la misère et l’autre aux journalistes disparus et à la liberté de la presse.

Le 17 octobre 1987, à l’initiative du père Joseph Wresinski (1917-1988), fondateur du mouvement international ATD-Quart Monde, et en présence de 100 000 défenseurs des droits de l’Homme, une seconde dalle est scellée à l’extrémité du Parvis des libertés et des droits de l’Homme. Elle rend hommage aux victimes de la faim, de l’ignorance et de la violence, et à ceux qui luttent à travers le monde pour combattre la misère et faire respecter les droits de l’Homme. Elle porte ces mots du père Wresinski : « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. » Joseph Wresinski, fils d’immigrés, avait connu l’extrême misère dans son enfance. C’est dans le bidonville de Noisy-le-Grand, en banlieue parisienne, où il arrive en 1956, qu’il a fondé son mouvement.

En mars 1993, en référence au jour de l’inauguration de cette plaque, l’Assemblée Générale de l’ONU a déclaré le 17 octobre Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. En 2012, le thème de cette Journée était : « Mettre fin à la violence de la misère en favorisant l’autonomie et en construisant la paix ». Le logo d’ATD-Quart Monde qui figure sur la plaque du Parvis montre une colombe, symbole de la paix, qui s’envole. ATD-Quart Monde poursuit aujourd’hui son travail dans de nombreux pays.

En juillet 2004 est inaugurée par le ministre de la culture la troisième plaque du Parvis des droits de l’Homme, celle dédiée à la mémoire des journalistes disparus ou décédés au cours de leur mission. Elle rappelle un passage de l’article XI de la Déclaration des droits de l’Homme de 1789 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ».

L’ONG internationale Reporters sans frontières (RSF), créée à Montpellier en 1985 et dont le siège est aujourd’hui à Paris, s’est donnée pour mission de défendre les droits des journalistes et de l’information dans le monde. Elle prend en particulier la défense des journalistes emprisonnés ou menacés dans divers pays. Elle rappelle que la liberté d’information est le fondement de toute démocratie et que, pourtant, près de la moitié de la population mondiale n’a toujours pas accès à une information libre.

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Le Parvis (1)

Ce Parvis, situé sur l’esplanade du Trocadéro, entre les deux ailes du palais de Chaillot, est dédié aux droits de l’Homme depuis 1985.

En 1985, le président François Mitterrand décide de rendre hommage à la signature de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) qui eut lieu à Paris le 10 décembre 1948 dans le palais de Chaillot, où siégeait alors l’Organisation des Nations Unies. Le président français choisit de nommer Parvis des Libertés et droits de l’Homme cette partie de l’esplanade du Trocadéro à l’ombre du Palais de Chaillot. Alors qu’une plaque à l’intérieur du Théâtre de Chaillot rappelle cette signature, Mitterrand fait fixer au sol, à l’entrée de l’esplanade, une dalle sur laquelle est gravée l’article 1er de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 : «  Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Façon, à la veille du Bicentenaire de la Révolution française, de rappeler l’influence de la première déclaration sur la DUDH de 1948, portée conjointement par l’Américaine Eleanor Roosevelt et le Français René Cassin, qui reçut le prix Nobel de la Paix en 1968.

Cette même année 1948, un jeune pilote de bombardier américain pendant la Seconde Guerre mondiale, Garry Davis, annonce à l’ambassade des Etats-Unis à Paris qu’il renonce à sa citoyenneté américaine, puis plante sa tente dans les jardins du Trocadéro. En novembre, soutenu par Albert Camus, il interrompt une séance de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui se tient au palais de Chaillot, pour y réclamer la création d’un gouvernement mondial et d’un statut de citoyen du monde afin de mettre fin aux guerres. Son Registre des citoyens du monde compte aujourd’hui presqu’un million de membres, tous titulaires d’un passeport de citoyen du monde.

Le Parvis est devenu à Paris un lieu habituel de rassemblement pour la défense des droits de l’Homme et pour la paix. On peut rappeler que c’est là qu’en 1995 Handicap International a créé sa première pyramide de chaussures de 5 m de haut pour exiger l’interdiction des mines antipersonnel et des bombes à sous-munitions. Le succès de cette action non-violente reprise dans le monde entier a permis l’adoption en 1997 du Traité d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel. De nombreuses autres manifestations de protestation ou de solidarité internationales ont eu lieu ces dernières années sur le parvis.

“Nous voulons la paix que seul un gouvernement mondial peut donner.”

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Trocadéro

La place du Trocadéro est créée en 1869 sur la colline de Chaillot. Elle tire son nom d’une victoire militaire française en Espagne en 1823. Elle devient un symbole de paix au cours de l’Exposition internationale de 1937 qui a lieu à Paris.

Dans le contexte troublé des années 30, marqué par une crise économique sans précédent et par la montée des totalitarismes, une Exposition internationale « Arts et techniques dans la vie moderne » est organisée à Paris en 1937. Le site du Trocadéro et du Champ de Mars est choisi pour l’accueillir. L’exposition se veut un lieu d’échanges techniques, économiques et intellectuels favorisant la paix. Pourtant, la montée des périls est visible jusque dans les jardins du Trocadéro, où les imposants pavillons de l’Allemagne nazie et de l’URSS stalinienne se font face.

Sur la place du Trocadéro trône le Pavillon de la paix, dont l’aménagement a été coordonné par le Rassemblement universel pour la paix (RUP), qui réunit des pacifistes de différentes obédiences et qui a pour coprésident Pierre Cot, ministre de l’Air du gouvernement Blum. Ce pavillon présente des expositions didactiques sur le coût des guerres, sur la SDN et son travail pour la paix ou encore sur la guerre d’Espagne en cours. En son centre s’élève une colonne de la paix, réalisée par Albert Laprade et Léon Bazin. Elle fait 50 mètres de haut et elle est recouverte de rameaux d’olivier sculptés, symboles de paix. Cette colonne, dont les organisateurs de l’exposition auraient voulu faire « un monument permanent et significatif de temps meilleurs », ne survécut pas à l’exposition.

A sa place est inaugurée le 11 novembre 1951 par le président Vincent Auriol une statue équestre du maréchal Foch († 1929), un des chefs militaires français de la Première Guerre mondiale. En 1956, un Monument à la gloire de l’armée française de 1914-1918, dû au sculpteur Paul Landowski, est installé dans un angle de la place, appuyé contre un mur du cimetière de Passy. Enfin, en 1978, on ajoute au nom de la place « et du 11-novembre », date anniversaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale.

Ainsi, cette place où les pacifistes des années 30 voulaient conjurer les menaces de guerre et célébrer la paix a été transformée sous les IVe et Ve Républiques en lieu de mémoire de la Première Guerre mondiale, alors que celle du pavillon et de la colonne de la paix est tombée dans l’oubli, emportée par l’opprobre jetée sur le pacifisme de cette époque au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

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