Construite pour l’Exposition universelle de 1889 à Paris, destinée à être démontée, la Tour Eiffel est aujourd’hui le symbole de Paris, mais aussi un symbole de paix.
Conçue par l’ingénieur Gustave Eiffel, qui avait déjà construit l’armature en fer de la statue de la Liberté de New York, cette tour d’une hauteur de 300 mètres est alors le bâtiment le plus haut du monde et le restera jusqu’en 1930. La tour ne fait pas immédiatement l’unanimité. Construite pour être provisoire, elle dut sa survie à son utilisation comme support des antennes radio.
En 1889, elle reçut la visite d’un homme de paix célèbre, Gandhi lui-même. Comme il le rappelle à ses auditeurs parisiens en 1931 au Magic City – et comme il l’a écrit quelques années auparavant dans son autobiographie –, alors qu’il est étudiant à Londres, Gandhi décide de se rendre à Paris pour voir l’Exposition universelle de 1889 et la Tour Eiffel. Il rappelle qu’elle a alors des détracteurs, dont le principal est Tolstoï, que Gandhi admirait. L’écrivain russe pensait qu’elle « était un monument de folie humaine, non de sagesse »; à l’en croire, il s’agissait de l’œuvre d’un individu sous l’emprise du tabac, « car le tabac obscurcissait l’intellect et menait droit aux châteaux en Espagne ». Pour Gandhi en revanche, la Tour est « le jouet de l’Exposition […] et une excellente preuve de ce que nous sommes tous des enfants, que séduisent les hochets ». Lui-même d’ailleurs se comporte comme un enfant : il monte deux ou trois fois sur la Tour, mange même au restaurant, juste pour le plaisir de pouvoir dire qu’il a mangé très haut !
Le 14 septembre 1999, l’Année internationale de la culture de la paix fut lancée à Paris par l’UNESCO. L’objectif de cette année était de mobiliser l’opinion publique pour accélérer le passage d’une culture de guerre et de violence à une culture de paix et de non-violence. A cette occasion, la Tour Eiffel fut déclarée « Site messager de la culture de la paix » par l’UNESCO en présence des prix Nobel de la paix Rigoberta Menchu et Shimon Peres. Une plaque pour le rappeler, dévoilée par le maire de Paris, figure toujours au premier étage de la Tour Eiffel. Federico Mayor, le directeur général de l’UNESCO de l’époque, souhaitait qu’à l’exemple de la Tour Eiffel, un monument porteur d’un message de paix soit choisi par de nombreuses villes partout dans le monde pour célébrer la paix et la non-violence.